Le Parlement français est sur le point d'adopter définitivement une loi interdisant les cigarettes électroniques à usage unique, connues sous le nom de "puffs". Cette mesure, saluée par les acteurs de la lutte contre le tabagisme, vise à protéger les jeunes de la dépendance à la nicotine et à réduire l'impact environnemental de ces produits composés de plastique et de batteries au lithium.
Un processus législatif trop long
Malgré le soutien des gouvernements successifs, le processus législatif aura pris plus de deux ans, permettant à d'autres produits nicotinés, tels que les sachets à glisser entre la lèvre et la gencive ("pouches") et les perles de nicotine, de s'implanter sur le marché français. Le Pr Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac (ACT), regrette cette lenteur, soulignant que d'autres pays, comme la Belgique, ont agi plus rapidement.
Vers une autorisation préalable des produits nicotinés ?
Face à l'inventivité de l'industrie du tabac, certains parlementaires souhaitent désormais que les produits à base de nicotine soient soumis à une autorisation préalable avant leur mise sur le marché. Cette mesure permettrait d'"inverser la tendance" et d'éviter les débats sur chaque nouveau produit, selon le Pr Josseran.
L'interdiction des "pouches" en question
Après les "puffs", ce sont les sachets de nicotine qui pourraient être interdits. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a confirmé son intention de prendre un décret en ce sens, malgré l'avis défavorable du Conseil d'État. Les industriels du tabac, comme British American Tobacco (BAT) France, s'opposent à ces "interdictions absolues" et préfèrent un "encadrement strict" ainsi qu'un système d'autorisation préalable pour assurer la sécurité et la qualité des produits.
Un objectif différent pour les industriels du tabac
Pour le Pr Josseran, l'objectif des industriels n'est pas d'avoir une génération sans tabac d'ici 2032, mais de fidéliser des consommateurs en leur proposant une gamme de produits dont ils restent les fournisseurs. Les acteurs de la santé publique appellent donc à une action plus large et plus rapide pour faire face à l'émergence continue de nouveaux produits nicotinés ciblant les jeunes.